vendredi 22 janvier 2010

apprendre à faire sans et s'habituer à faire avec...


S’il y a bien une qualité qui caractérise l’Homme, c’est sa capacité d’adaptation. « Apprendre à faire sans et s’habituer à faire avec » est une chose qu’il finit par faire naturellement. Le tout est d’en prendre conscience le plus vite possible, avant que le temps ne le fasse à votre place.

Comme il est de coutume, on va dresser le bilan, vite fait…. D’ailleurs, comment faire long ?...
Je ne suis pas passée ici depuis juin 2009.
En 6 mois, pourtant, il s’en est passé des choses… des concerts, des grands, des petits, des bons, des moins bons, des rencontres, des grandes, des petites, des bonnes, des moins bonnes et des chansons (idem).
Pourtant aujourd’hui, je ne constate qu’une chose : est ce que j’ai sorti mon album ? non.
Est-ce que mes chansons ne sont pas au niveau de ce que l’on entend? non.
(ah oui, autant vous prévenir, en 2010 je deviens prétentieuse et sûre de moi. Après 30 ans passés à se considérer comme une sous-merde, on finit un jour par passer dans l’autre camp, de manière radicale. C’est la vie)

Pourquoi ?
Parce qu’aujourd’hui personne ne veut plus prendre de risque, parce que personne ne vous fait confiance, parce que personne ne croit en vous suffisamment pour lever le petit doigt.
(sauf bien sûr le noyau, les personnes qui seront toujours là, celles que je compte sur les doigts de la main de Django Reinhardt...)
Et que de paradoxalement, un autre son de cloche vous dit « j’aime beaucoup ce que vous faites »

C’est ça qui est terrible… si tout le monde était d’accord sur le fait que mon travail était mauvais, ça ferait longtemps que j’aurai abandonné la musique et ouvert un restaurant à Carnac avec pot-au-feu en plat du jour le mardi midi ou Moules Poulettes en saison.

Alors… 2 possibilités : le manque de chance, ou le manque de talent.

J’ai donc décidé d’apprendre à faire sans la chance et de m’habituer à faire avec le travail.
Tant pis pour les rêves de cette grande fille cannoise qui voulait monter les marches sur le tapis rouge. La vie, c’est pas un Festival.

J’ai des chansons, n’est ce pas l’essentiel ?
Alors adieu les grands studios d’enregistrement, tant pis pour le packaging extra-classe avec exemplaires en éditions limitées pyrogravées à la main et numérotés, bye-bye les grosses campagnes de promo sur les culs de bus et les 4x3 dans le métro. Non, ce fameux réalisateur-en-vogue-qui-est-trop-visionnaire ne mettra pas en scène mon clip diffusé sur W9. Et le lancement de mon album se fera sans doute sans Nagui, ni sous les étoiles exactement, ni ce soir ou jamais.

Il va falloir apprendre à faire sans personne et s’habituer à faire avec soi-même.
Il sera ce qu’il sera. Mais il sera !

Il fera son bonhomme de chemin, même si il doit finir en fond sonore dans les cuisines de mon restaurant.

Et si c’est le cas, il sera toujours temps d’acheter un chien. Et d’essayer d’être heureux, autrement.

Il suffira d’apprendre à faire sans la musique, et de s’habituer à faire à faire avec le pot-au-feu.

Mais en attendant…2010, c’est l’année de mes 30 ans. Ce sera aussi l’année de mon album. Non mais !